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En mémoire des Justes
Charles Zajde nous livre là un témoignage exceptionnel sur ceux qu’on appelle « les Justes ». Ces héros ordinaires qui, pensant ne faire que leur devoir, ont sauvé en toute discrétion des milliers de Juifs en France. Et par là même l’honneur de la France. Ces Justes qui ont reçu, le 18 janvier 2007 au Panthéon, l’hommage solennel de la Nation, à l’initiative de Jacques Chirac et Simone Veil.
La force de ce témoignage réside en le fait qu’il a été écrit précisément dans le but de rendre hommage aux Justes, à travers cette famille exemplaire des Richard. Son nom figure à présent au mémorial de Yad Vachem, à Jérusalem. Charles nous y fait partager, de façon bouleversante, toutes les émotions et les sensations, intactes, de l’enfant qu’il était. Victime d’une guerre qu’il ne comprenait pas. En ce sens, ce livre est une magnifique leçon d’espoir et de résilience à l’usage des générations futures. Le petit garçon fragile, qui refusait de se battre dans la cour de l’école, n’est-il pas devenu par la suite un grand chercheur scientifique doublé d’un grand entrepreneur ? Charles Zajde est en effet l’inventeur de la tomographie en médecine nucléaire (imagerie médicale en 3 D), qu’il a exportée dans le monde entier, pour le bien de l’humanité…
Antoine Uhalde
Préface de Michel Cahier
Inutile de dire à quel point la lecture de ce récit m’a bouleversé. Plus d’une fois, j’ai senti les larmes me monter aux yeux et ma gorge se serrer et je suis sûr que les enfants, parents et amis de Charles ressentiront les mêmes émotions à la puissance dix. Quand on connaît quelqu’un depuis plus d’un quart de siècle, on croit bien le connaître jusqu’à ce qu’il ouvre vraiment son c½ur : on découvre alors un autre être, en l’occurrence l’enfant qu’il fut.
Dans le cas de Charles, l’enfance fut dure, difficile à vivre, compliquée à comprendre, angoissante et sevrée de l’affection qu’un père absent et une mère cachée ne pouvaient plus donner. Certes, il ne fut pas le seul dans ce cas, des dizaines de milliers de petits européens ont vécu la même tragédie, souvent en pire. Mais prendre connaissance de l’enfance de Charles, ce n’est pas seulement apprendre ce que furent les années 35-45 pour un gamin juif, c’est aussi et surtout peut-être rentrer dans le coeur d’un homme qu’on croit connaître, qu’on aime et qui se dépouille de ses pudeurs et de son intimité pour se livrer tel qu’il fut et probablement tel qu’il est encore.
Comme moi, je suis certain que le lecteur appréciera la spontanéité, la fraîcheur, la tendresse qui courent dans ces lignes et sera frappé de constater qu’à aucun moment, Charles se plaint, se lamente ou s’insurge. Son esprit et son c½ur restent tournés vers la volonté de faire face, de comprendre et d’aimer. Dans un monde qui semble à nouveau vouloir plonger dans la haine et l’exclusion d’autrui, le message de Charles est un étonnant condensé de tolérance, de compréhension et une magnifique déclaration d’amour filial et familial.
Ces pages montrent aussi à quel point culture et religion jouent un rôle fondamental dans nos destinées et nos vies et à quel point il est nécessaire de ne jamais perdre la foi en ce que nous ont légué nos ancêtres, même si la raison tend à rejeter ou écarter bien des éléments de ce legs.
Pour conclure sur une note plus proche de l’époque actuelle, je dirai que, dans la vie professionnelle, j’ai connu Charles au plus haut et au plus bas. Il a toujours été le même : souriant, chaleureux, enthousiaste, ouvert et actif. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre, condamner, blâmer ou récriminer. Rebondissant après un coup dur, toujours tourné vers le futur, sans aigreur vis à vis du passé, fier de sa famille et de son héritage mais modeste dans ses propos et son attitude.
Les pages qui suivent ne peuvent que le servir en montrant à ceux qui les liront la réalité d’un petit garçon juif qui est devenu un homme de talent, de coeur et de “great achievements”.
Pour le journaliste que je fus, sa vie professionnelle que je suis depuis 1977 a toujours été un modèle de courage et de compétence, et j’ose espérer que son récit fera passer sur l’esprit du lecteur bien plus que les vertus de courage et de compétence, mais aussi le souffle de l’amitié, de la tendresse et de l’amour.
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